Démocratie

La main sur le coeur, Abraham Lincoln, définît la démocratie comme étant "Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple." Son assassin, John Wilkes Booth, ne lui laissa pas le temps de préciser que cette définition n'était applicable, en l'état, qu'a la catégorie - restrictive - des "Démocraties Directes". Rappelons au lecteur ayant raté son cours d'Institutions Politiques de première année qu'il n'existe aujourd'hui que de très rares et anecdotiques formes de démocratie directe, uniquement en Suisse...

Le modèle applicable le plus répandu est à ce jour (et pour encore quelques jours) celui de la "démocratie représentative".  Ce système politique consiste à intercaler entre le peuple dit "souverain" une classe de d'hommes et de femmes détentrice temporaire de l'usage du pouvoir afin de permettre audit peuple de continuer allègrement à se décérébrer dans des activités aussi diverses que le lèche-vitrine ou l'abrutissement devant un hypnotique tube cathodique. Les garde-fous de cette délégation de pouvoir étant le multipartisme et la tenue d'élections régulières.

Le multipartisme consiste à multiplier les courants philosophico-politiques portés par les aspirants à la représentation du peuple afin de permettre au peuple, lors d'élections, de remettre son pouvoir entre les mains des porteurs d'idées en adéquation avec ses propres affinités politiques... La théorisation du multipartisme retient qu'il suffit d'au moins deux partis politiques différenciés. En l'espèce et pour mystifier le peuple il suffit juste de deux partis afin de flatter son penchant naturel pour une dichotomie existentiel sécurisante ("Le blanc et le noir", "le bien et le mal""le Pastis et le Ricard"...)

(à suivre)